La Halle - Menu

"Un vendredi midi... Sur réservation. Le restaurant est complet. On arrive à 12h45 comme prévu et on nous installe tous les cinq sous la halle à une table ronde, qui se trouve être la plus éloignée du restaurant. Pas de vent, pas de grosse chaleur, mais des mouches. Beaucoup de mouches! Après nous être vus proposer un apéritif, et avoir demandé à changer la plupart des verres qui n'étaient pas propres (traces de rouge à lèvres et dépôt sur les verres) nous attendons un grand moment. Echange des verres. La serveuse revient et, chose incongrue, qui ne sera pas la seule de ce déjeuner, nous propose la carte des... vins! On lui demande gentiment de nous donner d'abord la carte pour que nous puissions d'abord choisir les plats et ensuite assortir les vins. Nous attendons encore un long moment. Le restaurant est complet. Il y a du monde. Nous sommes arrivés depuis une demi heure. La serveuse revient pour prendre la commande... du vin! On le choisit malgré tout. Elle nous apportera un Pellehaut blanc en guise du Pellehaut rouge 2016 commandé. Echange. Goûté et servi dans les règles de l'art, ce bon vin nous servira d'apéritif... en attendant la suite. La serveuse nous apporte alors un amuse-gueule servi dans de petites casseroles: gaspacho de melon et pastèque au floc de Gascogne. Pas mal du tout et très rafraîchissant. La patronne vient alors prendre notre commande de cinq menus à 31 euros et l'apéritif se poursuit. Longuement mais dans la bonne humeur. Au bout d'une heure depuis notre arrivée, nos entrées arrivent: foie gras mi-cuit à la fleur de sel servi avec un pain d'épices encore tiède (sans doute maison). Excellent. A l'unanimité. Nous étions morts de faim! Et une soupe froide de moules et langoustines pour un autre convive. Appréciée. Les assiettes repartent vides et l'attente reprend, la clepsydre se vide... La serveuse réapparaît pour nous apporter, servi dans de petits verres, un sorbet en guise de trou gascon. Nous plaisantons sur l'impression d'en être déjà au dessert... Quand elle revient chercher les verres vides, le moment le plus improbable, incongru et saugrenu de notre déjeuner nous laissera un souvenir que nous ne sommes pas près d'oublier. Elle nous demande si nous prendrons... des cafés! Rires. Nous lui faisons savoir poliment mais en riant jaune que nous en sommes encore à attendre nos plats de résistance et que nous sommes passablement pressés par des rendez-vous urgents dans l'après-midi. Attente moins longue cette fois-ci (nous avons bien fait de presser un peu les choses) et les plats principaux arrivent: duos de bœuf pour les uns et suprêmes de raie pour les autres. Les deux sur purée maison. Tout le monde se régale, même si les portions de raie se révèlent un peu congrues par rapport au plat de viande très copieux. Le vin de Pellehaut accompagne très bien le bœuf pour le plaisir de nos papilles. Les assiettes repartent vides et sans traces de la délicieuse sauce. Nouvelle attente. Cela fait deux heures que nous sommes assis et la serveuse me fait signe que "ça arrive!"... Sourire. Je sais que les desserts sont réputés fameux. Ils arrivent enfin: dessert aux deux (4?) chocolats et boule de sorbet. La mousse est excellente, comme le fondant tiède et la traînée de chocolat noir fondu sur l'assiette. Le sorbet s'accorde très bien aussi avec le cacao en poudre sur le large rebord. Dernière surprise mais non des moindres, la serveuse revient pour desservir alors que certains n'ont même pas fini leur dessert. C'est un comble! Nous ne prendrons pas de cafés pour ne pas nous retarder d'avantage après deux heures et quart passées à table. Cette visite à la Halle (notre première) nous laisse un sentiment mitigé. La qualité est au rendez-vous, les saveurs sont là. La cuisine est soignée. La présentation des assiettes aussi. Le gros bémol reste l'attente interminable même sur un jour de semaine. Peut-être notre table était-elle mal placée et trop éloignée des cuisines? Toujours est-il qu'on peut recommander ce restaurant à ceux qui aiment une cuisine raffinée et les produits frais, à condition de ne pas être trop pressé et d'avoir assez de temps devant soi pour profiter de la qualité de vie de ce beau département qu'est le Gers."