"Le Mathurin...Du bateau à l’assiette !On reçoit la carte des vins qui semble de bonne augure : un bons choix de vins bio est proposé. On verra que tout sera à l’avenant. Pour préparer l’évènement, je m’offre des bulles.Les assiettes sont envoyées rapidement, et de suite, une explosion de saveurs. Un dressage joli.Déguster du poisson réellement frais, sortit du chalut familial, et cuit à la perfection, avec vue sur le quai est terriblement jouissif. Pour les grincheux, soulignons que le poisson présenté est la résultante de la pèche locale du jour. Le respect des saisons de pèche et la providence font qu’en fonction des moments, certaines sortes sont présentées et d’autres pas. Est donc cuisiné ce qui sort du filet. Pas du surgélateur…Le tartare au maquereau de ligne (14 euros) était idéalement proportionné. Pas de goût trop citronné ou vinaigré comme trop souvent. Juste la délicate saveur iodée du grand large avec un soupçon d’acidité des billes de citron caviar qui éclatent délicatement sous la dent, de petits morceaux de pamplemousse et d’une pointe des de concentré de passion. S’ajoutent le croquant de jeunes radis, jouant en opposition à la douceur beurrée de l’avocat. Un monument, vraiment, qui pourrait même faire aimer le cru aux plus réticents.Les flanchets de congre façon filet mignon, coco et citronnelle thaï (11 euros), à l’étonnante texture de steak, et l’énorme aile de raie simplement rôtie (21 euros) et sublimement dressée étaient parfaits.En suggestion, un écrasé de crabe, non présent sur la carte. Ce sera mon dessert, que j’ai trouvé plus faible, je dirais fade même, bien que pourvu des mêmes adjuvants d’agrumes.Les plats subliment le poisson, il règne donc en maître dans l’assiette et on ne verra aucun féculant venir perturber cette saine hégémonie.Les dosages en épices sont subtils, l’utilisation de matières grasses juste nécessaire. Un geste maladroit du second de cuisine et le champagne est venu baptiser la table. Divin breuvage qui me sera offert gracieusement.Un petit bémol étant le jeu redondant des associations pamplemousse – citron caviar – radis dans les différentes préparations froides. Si on a adoré, on aurait aimé découvrir d’autres subtiles combinaisons. La quasi omniprésence de concentré de passion ne pourrait être trop sanctionnée, si on la comprend à double sens, car ô combien elle manque dans la plupart des établissements de bouche. Soulignons aussi ici la possibilité de déguster à deux un gros Saint Pierre entier (50 euros).En conclusion : une addition très raisonnable vu la qualité des produits et la belle main du chef. Un très bon moment dans un restaurant proche des étoiles et de la mer, où il convient de s’arrêter si l’on visite Saint Valery.26 07 2017A.Z v.P"
