"Les personnes qui s'attendent à une cuisine raffinée chez boco, car les plats sont créés par des chefs étoilés Michelin, passent à côté de l'essentiel. Son site internet dit « boco c'est avant tout un restaurant parisien de quartier, où l'on prend plaisir à s'asseoir un moment, à manger un morceau, à boire un verre seul, avec un rendez-vous ou avec une super bande d'amis ». « Prendre un peu à manger » devrait être suffisamment clair. C'est de la restauration rapide. Pas les scories savoureuses mais totalement sans nutrition que vous pourriez trouver dans la plupart des « restaurants » de restauration rapide, mais néanmoins la restauration rapide. En cas de doute, le réfrigérateur en libre-service avec une sélection de plats dans des bocaux en verre devrait être suffisamment clair pour tous mais les sévèrement déficients intellectuels. Nous sommes tombés sur le boco Opéra, au 3 rue Danielle Casanova, en direction des Galeries Lafayette. L'heure du déjeuner était déjà bien passée et nous n'avons pas pu résister. Un rapide examen du menu à l'extérieur a confirmé nos intentions, mais j'ai été déçu de constater qu'ils n'avaient pas ce que je voulais. Peut-être que la foule de l'heure du déjeuner avait déjà dépouillé le frigo : il était après tout deux heures passées à l'heure d'arriver, en retard selon les standards parisiens. Nous avons décidé de partager une entrée et un dessert, en choisissant chacun un plat principal. Ma femme a choisi la Salade de courgettes grillées à la menthe, un plat de Stéphane Décotterd, pour notre entrée. Le bocal est une bonne idée, bien qu'un peu délicat à partager. Nous avions le choix de tremper les deux en même temps ou à tour de rôle, car il n'y avait nulle part où décanter une demi-portion. La salade était savoureuse et bien équilibrée, mais manquait peut-être du flair que j'espérais d'un chef deux étoiles Michelin. (J'étais une vierge deux étoiles, alors peut-être que mes attentes étaient un peu élevées.) Nous avons tous les deux commandé du pain, qui n'avait manifestement pas été populaire à l'heure du déjeuner puisque la tranche qui est arrivée était magnifiquement humide d'un côté et aussi sèche qu'une biscotte de l'autre. Éclairé, le serveur apporta rapidement une tranche fraîche. Ils n'ont pas fait payer le pain, une petite touche qui laisse une petite lueur chaleureuse. (Même si, pour être honnête, je ne l'avais remarqué que tout à l'heure, quand j'ai vérifié l'addition avant d'écrire la critique.) Pour le plat, j'ai choisi le risotto de coquillettes, asperges, fromage d'Emmanuel Renaut. C'était mon deuxième choix, car le poulet, houmous, pois chiches épicés de Vincent Ferniot manquait à l'appel. Le risotto est toujours un pari car il est souvent soit al dente, soit slop. Ce n'était ni l'un ni l'autre. C'était parfait et délicieux : le meilleur plat que j'ai eu en bocal. Le mijoté de cochon, polenta fondante, autre plat de Renaut, était riche et plein de saveurs et avait tout le potentiel du premier. Malheureusement, il ne s'attardait pas assez longtemps au micro-ondes et le milieu était tiède. Nous avons partagé la ganache chocolat noir de Frédéric Bau, nougatine aux noix en dessert. Ce fut un désastre, car il n'y en avait presque pas assez pour deux. Nous avons failli en venir aux mains. La mousse était soyeuse et les noix fournissaient l'équilibre parfait entre goût et texture : un témoignage de la réputation de Bau d'être l'un des grands chefs pâtissiers de France. Remplis et fortifiés, nous avons continué à nous battre aux Galeries Lafayette. Je reviendrais certainement à boco, mais avec toute la variété que Paris a à offrir, cela pourrait prendre un certain temps."