"Lorsque ce 26 décembre, une voix d’outre-tombe nous accueille au répondeur, ma curiosité est piquée au vif. Je réserve sans hésiter. Avec un peu d’avance, nous entrons dans un décor qui défie toute logique : des crucifix flirtant avec une image de Staline et des caleçons en apesanteur au plafond. C’est un musée de l’absurde, indescriptible, mais fascinant. Le cuisinier-patron, un hybride entre un explorateur polaire et un DJ de discothèque, avec ses lunettes de piscine (ou de montagne, qui sait ? et sa barbe, entonne en cadence (et justesse des paroles des Frères Jacques et de Boby Lapointe tout en surveillant du coin de l’œil une succulente entrecôte qui frémit près des braises (de mélèzes ? . Son acolyte, le second patron, un maestro de l’accueil, jongle avec les clients comme un prestidigitateur, trouvant des places là où il n’y en a pas. C’est un miracle de la logistique. L’ambiance, le décor et l’accueil sont excellents. Mais, n’oublions pas que nous sommes venus pour manger : une fondue qui pourrait concurrencer celle d’un chalet suisse perdu dans les Alpes, et une mousse au chocolat tellement aérienne qu’elle semble défier la gravité. Et tout cela à un prix qui ne donne pas le vertige. En partant, le « cinquième élément » du quatuor des Frères Jacques, probablement un petit frère oublié, nous offre un adieu avec une chute de neige improvisée. Un dernier clin d’œil magique d’un endroit qui n’a pas fini de vous surprendre. Bravo, le Duo !"
